28/04-11/05 : Irkutsk - Kiahta

Nous quittons Irkutsk vendredi 1er mai en un temps record pour la taille de la ville : 45 minutes !! et nous trouvons tres vite les montagnes qui borderont dans quelques dizaines de kilometres le lac Baikal. Les forets sont magnifiques, et comme nous l’avait promis Yevgueni le revetement de la route est parfait sur cette portion (beaucoup plus touristique du fait du lac).

De bien beaux paysages...

De bien beaux paysages...

 C’est un vrai bonheur de retrouver du relief dans la fraicheur des pins, apres les journees harassantes et interminables dans les steppes de Volgograd. Au bout de 2 jours de montee, on apercoit au loin… le lac !! gele et majesteux, immense, entoure de montagnes. Quelle bonheur cette descente jusqu’au niveau du lac, et on sait qu’on ne l’a pas volee celle la !! En bas, les gens nous semblent un peu agressifs, et en 2 ou 3 rencontres peu sympathiques, nous nous demandons si nous allons camper cette nuit… Depuis le temps qu’on nous dit qu’on va se faire tuer en Russie ! FInalement on s’eloigne des villages, et trouve une decharge tres accueillante (ce sont un peu nos lieux de vie en Russie depuis quelques jours, on sait qu’on y est tranquille, et quand il y a des villes aux alentours, c’est le seul endroit ou personne ne va.). L’endroit n’est pas idyllique, d’autant que nous sommes colles a la voie de chemin de fer (qui longe le lac et que nous prendrons au retour), mais on ne peut pas toujours etre “into the wild” !

En russie, on voit des “pajar” partout, entendez des incendies. Certains sont maitrises et sont preventifs en vue de la saison chaude, mais beaucoup sont dus a l’inattention russe et se propagent tres vite. On essaye donc de camper sur des endroits deja brule pour ne pas se faire surprendre, mais ce n’est pas toujours possible. Cette nuit, dans notre decharge, Pierre se reveille en sursaut car il entend des crepitements. Je n’y prete pas trop attention parce qu’il entend toujours beaucoup de choses la nuit (ours, vaches, renards, phoques, extra terrestres…). Mais il y a bel et bien un feu qui vient de se declarer de l’autre cote de la route. Normalement on est protege par le bitume, mais cela ne permet pas a Pierre de se reposer pour la fin de la nuit. C’est a se demander si c’est parce ce qu’il y a trop de place ici, que les gens ne sont pas consciencieux et font un peu n’importe quoi…

Un feu, un peu plus grand que les autres

Un feu, un peu plus grand que les autres

Reposes par l’oubli du reveil, nous passons une super journee entre lac et forets. Les couleurs et la lumiere sont magnifiques, on voit le lac degele a vur d’oeil par endroit ! Le soir une magnifique clairiere nous attend pour y poser notre bivouac. On commence vraiment a saturer de notre riz basique ou des pates chaque soir, Pierre taille une spatule en bois et nous faisons du riz pilaf et des oeufs au plat, quel festin !! (basique me direz-vous, mais tellement nouveau…).

Cote sante, nous avons ote notre premiere tique, dans mon dos ces jours-ci, rassurez-vous, on surveille la morsure !

Ce lundi a un gout de defi puisque nous voulons faire les 96 km qui nous separent de Baboushkin, dans l’espoir d’y trouver un hotel. En effet il faut nous ressourcer puisque nous comptons couper par la montagne, une petite mission de 3 jours sans acces a rien.

A Baboushkin, le seul “hotel” qu’on trouve n’a pas l’eau courante, donc ni douches ni toilettes… dur dur ! On nous propose d’essayer les “banio”, sorte de sauna russe. On est pas decu ! Pendant une heure, on est tous les deux enfermes dans deux petites pieces en bois, une chaude et une plus fraiche, chauffees par l’exterieur par un homme qui n’arrete pas de remettre du charbon. Nous devons mettre de l’eau chaude sur un gros tas de poteries brulantes afin de faire plein de vapeur dans la salle chaude, et on peut ensutie se rafraichir avec une bassine d’eau froide dans l’autre piece. C’est assez drole ! et on en ressort presque propre…

Au matin, on part faire le plein d’eau, de nourriture et d’essence et on cherche la piste indiquee sur notre carte. Les gars de l’hotel nous ont dit qu’elle n’est pas carossable, mais on nous avait dit ca en Serbie et avec un peu de perseverence, on y arrive toujours. Mais notre carte n’est pas tres precise…On trouve un chemin qui correspond a plusieurs indices de notre carte. Un homme habitant la nous explique qu’il y a encore 1m de neige et que le chemin n’est pas tres praticable. On  tente quand meme de continuer, mais il nous ratrappe, prend a partie son voisin et nous dit fermement de ne pas y aller, qu’on peut avoir de la neige jusqu’aux epaules, et qu’il y a des ours puisque c’est la taiga pendant 90km. Si lui meme ne prend pas encore ce chemin en cette fin de saison hivernale, on suivra ses conseils, et on continue notre route, sur le bitume et en direction de Ulan Ude. Cela correspond a un detour de 200km… Pas tres marrant d’autant plus que nous longeons des marais, donc nous derangeons des moustiques… folklo le diner sous le auvent de la tente igloo !!

Sur la route nous voyons en ce moment beaucoup de gens errer, des vagabonds dont on ne sait pas si certains n’ont pas un peu perdu la tete… Un midi nous partagerons notre pique nique avec Alexis qui nous parle de la guerre et du communisme comme si ca vivait encore. On ne comprend pas tout, mais on sent qu’il en est marque…

Nous agrementons nos pauses de differentes activites, discussions avec les passants a velo ou a pied, mais aussi coupage de cheveux pour Pierre (un peu laborieux et tres rate, avec des ciseaux a papier !). Heureusement, a Irkutsk il a achete un foulard pour le soleil qu’il ne quitte desormais que pour se mettre dans son duvet.

Bivouac

Bivouac

Nous passons Ulan-Ude, et piquons vers le sud ; plus que 200 km nous separent de la Mongolie ! Le paysage change beaucoup, il n’y a plus trop d’arbres et le sol se change en sable. Cela ne facilite pas du tout le couchage, on ne peut plus etre trop cache, et les sardines ne tiennent pas… En plus, les nuits recommencent a geler ce qui ralentit nos departs matinaux… Mais bon, on sent bien qu’on se rapporche de la Mongolie puisque nous rencontrons le premier russe qui ne s’etonne pas que nous allions en Mongolie (il faut dire, engages sur cette route, il n’y a pas beaucoup d’autres choix).

Malgre le vent qui nous ralentit bien, on ne perd pas le moral, et on s’aventure meme dans des petites farces : Pierre a trouve par terre un panneau TAXI qu’il scotche sur sa remorque, ca en fera rire certains !

Nous partageons de plus en plus de moments avec les enfants des villages. Ceux-ci ont des velos (bien mieux que les notres : suspensions, freins a disques…) qu’ils ne savent pas entretenir (roues voilees, pas de freins…) et nous acompagennt parfois sur plusieurs kilometres. On profitera pour donner quelques coups de cles sur leurs becannes. En Russie, les velos “ne sont utilises que par les enfants ou les sportsmen” (dixit Igor d’Astrakhan). C’est assez drole parce que a chaque fois qu’une horde d’enfants nous escorte, il y en a toujours un qui a recu un ballon a la place d’un velo. Pour ne pas courir derriere il se tranfsorme en acrobate et passe de porte-bagages en porte-bagages, mais debout, parce que les roues de leurs petits velos russes ne sont pas bien hautes.

Petite pause avec des enfants

Petite pause avec des enfants

Bien avant la Mongolie nous decouvrons notre premier temple boudhiste avec les conseils d’un russe qui vient faire ses prieres. C’est assez expensif, il nous invite meme a le suivre dans ses deambulations autour du temple.

Mais le vent, comme une force obscure, nous rapelle que l’on se rapproche de la Mongolie. Nous decidons meme un jour de nous lever avant le soleil pour essayer de feinter, mais rien y fait, on doit pedaler contre. Dans les (tres) rares villages que l’on traverse il n’y a quasiment rien dans l’epicerie, nous mangeons biscuits et fruits au sirop (nos reserves). L’avantage a ne croiser personne, c’est que l’on rencontre nos premiers chevaux sauvages ! C’est de toute beaute ! L’animal ne nous etonne pas, mais le voir en liberte, en groupe et libre est fabuleux. On s’y habituera bien vite, et parfois ils nous enerveront un peu a croire que la route est le meilleur endroit pour se mettre en groupe et se proteger des mouches…

Enfin, on arrive a Kiahta apres avoir traverse une enorme base militaire. A 500m, la Mongolie ! On prend un jour de pause pour apprecier comme il se doit ce grand saut.

18 commentaires

RSS feed for the comments on this page
  1. 1 juin 2009 16:10, lien

    Bonjour à vous deux
    Ca y est vous y êtes !
    On est heureux et fiers pour vous. Je me contenterai de ne partager que ces sentiments là. Le reste on fait avec.
    Merci de nous faire vivre par procuration cette aventure.
    Bizavou
    Marie

    Commentaire de marie gazaniol
  2. 1 juin 2009 17:10, lien

    Coucou d’une admiratrice qui suit aussi vos aventures depuis le début.
    En tous les cas, c’est super d’être arrivés en Mongolie! Bon courage pour la suite, et merci pour tous vos récits

    Bises du Nord de la Loire (de Paris en l’occurrence où il fait très beau je précise!!!) > çà, c’est pour charier (un peu!) mes cousins Gazaniol de Valence!!!!!

    Aude

    Commentaire de Aude Satgé
  3. 1 juin 2009 18:12, lien

    Waouh, bravo à vous! Quelle aventure, vous êtes trop forts!

    Commentaire de Samuel Sansen
  4. 1 juin 2009 18:31, lien

    Questions
    - Avez-vous reçu le chocolat ?
    - Qui est Franklin ?
    Merci
    Marie

    Commentaire de marie gazaniol
  5. 1 juin 2009 19:34, lien

    Coucou vous deux…

    Et bé on les attendait ces nouvelles.

    C’est vraiment chouette. Je pense bien à vous, et ai hâte de vous retrouver en pleine Bavière.

    Sachez qu’on est attendus et que la bière risque de couler à flot.

    Le Languedoc se précise. D’ailleurs si il y a des gens qui ont des vignerons languedociens dans leurs connaissances faites moi s’en part, et visitez mon blog.

    La biz à vous.

    Pimsalorange

    Commentaire de Pimsalorange
  6. 1 juin 2009 19:53, lien

    Je ne peux que vous félicité !!!!!!
    Franchement Bravo !

    J’ai hâte de vous revoir, HEROS modernes !!!!!

    Commentaire de Benoit Saillard
  7. 2 juin 2009 11:22, lien

    Mongolie… Mongolie… Youpi !
    Thomas

    Commentaire de Thomas Gentilleau
  8. 2 juin 2009 12:09, lien

    Oui Marie, Pierre a bien recu le colis !
    Sinon, Franklin est notre fidele remorque… et oui si on ne la tirait pas tous les jours, elle se trainerait comme une tortue !!

    Commentaire de Claire-Marie
  9. 2 juin 2009 15:22, lien

    Cool d’avoir de vos nouvelles! Et félicitation pour avoir enfin touché le but ultime de votre voyage. Profitez-en à plein!
    (et merci bcp pour la carte postale ;) )

    Commentaire de William
  10. 2 juin 2009 17:23, lien

    Maintenant que j’ai posé la question de l’identité de Franklin, je vais passer pour une inculte.
    Alors je pense à tous ceux de ma génération (les jeunes depuis longtemps !) qui entre 1999 et 2006 n’ont pas passé leurs loisirs devant le petit écran : Franklin est une petite tortue de dessin animé qui sait compter 2 par 2 et qui sait lacer ses chaussures.
    Merci à vous deux, votre voyage en Mongolie aura enrichi ma culture personnelle.
    Bizavou
    Marie

    Commentaire de marie gazaniol
  11. 2 juin 2009 18:03, lien

    maman tu peux me dire merci
    pour une fois que je peux étaler ma culture
    et faire passer les autres pour des incultes j’en profite :p

    Même si cela a été dit et redit, c’est génial de pouvoir
    lire votre carnet de voyage qui suit votre parcours !

    Je vous dit bonne chance à tous les deux
    bisous

    Commentaire de mathilde gazaniol
  12. 2 juin 2009 20:59, lien

    Bonjour vous 2

    et BRAVO : vous l’avez fait !
    Non pas que j’en doutais, mais c’est tellement fou de vous imaginer là-bas avec vos vélos…! Quelle formidable aventure !

    J’espère que mes 2 envois sont arrivés avant vous, et que vous pourrez en profiter.

    Je vous embrasse,
    Aurore

    Commentaire de Aurore Capitain
  13. 2 juin 2009 23:22, lien

    BRAVO les enfants et inclinaison majestueuse devant votre exploit.
    Les collègues étaient époustouflées quand, cet après-midi, j’ai découvert votre blog et que je leur ai annoncé: “ça y est, ils sont arrivés!”
    biz

    Commentaire de Marie-Noëlle
  14. 2 juin 2009 23:26, lien

    correction: c’est sur un bref mail que j’ai appris que vous étiez à Oulan Bator depuis dimanche soir; et c’est pour cela que vous y êtes!!! je ne dévoile pas trop car je pense que le prochain épisode apparaitra donc sans tarder.

    Commentaire de Marie-Noëlle
  15. 3 juin 2009 18:10, lien

    magnifique ….je suis sans voix; felicitation à vous deux.
    A propos pour ce soir j’ai fait du riz…basique mais cela me fera penser un peu plus à vous!
    bise catherine

    Commentaire de chemaly catherine
  16. 4 juin 2009 13:46, lien

    Coucou !!

    Je suis super heureuse pour vous !! Toutes mes félicitations pour avoir mené votre projet à bien !!

    Et merci de nous avoir fait voyager avec vous ! Ca a pimenté notre quotidien et enrichi notre culture ! Grâce à vous, on a la tête remplie de paysages, d’anectodes et de noms qui sont emprunts de rêve !

    A bientôt !
    Flavie

    Commentaire de Flavie
  17. 7 juin 2009 18:30, lien

    Incroyable !
    Quel aventure, quel exploit et comme vous devez être fiers ! Merci de nous en avoir fait autant profiter : votre blog est empreint de générosité et c’est un vrai bonheur de vous lire !
    Je n’ai plus qu’à vous souhaiter de savourer au mieux cette ultime étape. Profitez bien de ce pays qui vous a tant fait rêver et continuez à engranger un max de souvenirs, que vous pourrez, je l’espère, nous faire partager…

    Commentaire de Marion Laheux
  18. 18 juin 2009 7:12, lien

    Allez du courage;
    Mettez du charbon et poussez!
    Bien à vous deux
    on suit votre blog/

    Commentaire de Gazamitch de fraisse

Veuillez laisser un commentaire