Les5roues2laMain

A Prague, on fait les frais d’une fausse crêperie où ils ne savent même pas ce qu’est le cidre… Le ville est très belle et je suis conquise par l’artisanat que l’on voit dans toutes les boutiques.

Mardi nous quittons Prague avec pour objectif d’être demain soir à Dresden. On sait que la journée de demain sera un peu dure (passage de la frontière naturelle), donc on roule jusqu’à 19h15. Après queqlues détour, on campe finalement sur un chantier de route. On choisit un champ déjà moissonné pour dormir tranquille, mais au petit matin, le propriétaire a décidé de commencer à labourer exactement où on a mis notre tente. On part plus vite que jamais !

Le paysage, depuis hier, se valonne de mètres en mètres. Si le jaune etait dù à du sable plutôt qu’à des champs, on se croirait presque en Mongolie. On croise beaucoup de femmes en soutien-gorge aux alentours des routes. On a appris à ne plus être étonné, mais cette fois, on est assuré de leurs intérêts lorsqu’elles lancent à Pierre un “40 euros !”

On monte pendant plus de 15 km (dont 7km à 12%), et on arrive enfin en Allemagne. Le dernier pays avant la France ! En plus, ça descend jusqu’à Dresden. On arrive chez Victoria vers 19h30, contents des 180km qui nous séparent de Prague. Pendant 3 jours l’accueil est royal, et la chaleur familliale nous fait du bien. Merci à Victoria, Emma, Ing-Britt, et Steffen pour leurs sourires et leur attention !

On quitte ce foyer samedi matin, avec un super pique-nique dans les sacoches. La fatigue nous gagne vite et nous sommes à 15h30 dans un camping. Les 20°C affichés à la piscine rebutent Pierre, et nous prenons du repos.

Le paysage n’est pas très agréable puisque nous montons sans avoir de vue et descendons directement tout ce que nous venons de monter. Et cela plusieurs fois par jour… En Allemagne, le dimanche, les magasins jouent le jeu et sont réellement tous fermés… nous trouverons de quoi manger dans une petite station essence ! Dans l’après-midi, l’orage nous présente ses plus belles couleurs qui transforment le paysage. Mais le camping est encore loin et nous avons le temps de gouter notre première pluie allemande. Une petite accalmie nous permet de monter la tente sèche et c’est repartie de plus belle. Il pleut sans cesse jusqu’au matin. Nous décidons de rester là une journée et parcourons à pied les 5 km qui nous séparent de la ville pour aller faire quelques courses (nous trouvons nos premiers erzats de tcheapy !!! et par 750gr en plus ! ). Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas marché ensemble, et c’est l’occasion de bonnes discussions.

On a l’impression, qu’en Allemagne, les vélos ne sont pas les bienvenus sur la route. Les conducteurs allemands aiment beaucoup les cyclistes mais seulement sur les pistes ! Seulement, ce n’est pas du tout pratique pour les longues distances…

Lorsque l’on quitte les routes pour des chemins de vélo, on découvre souvent de parfaits endroits de bivouac, mais il ne nous faut pas plus de 10 minutes pour voir qu’il y a une ferme ou une propriété au bout du chemin. Il y a des gens partout ici !! Le soir, on voit l’indication d’une Zeltplatz (place pour les tentes). On cherche. Selon nos informations, il semblerait que ce soit un terrain de sport. Depuis plusieurs jours, alors que l’on demande notre chemin (ou parfois même rien), les gens nous parlent de la DDR, et de ce dont ils ont soufferts, comment ils ont vecu les moments d’”occupation”, etc. Ce soir, ça ne manque pas et notre interlocuteur, actuelement à la retraire est même très fataliste : “Aujourd’hui, j’ai des enfants et des petits enfants, mes parents et grands-parents sont morts, c’est la vie…”. Celui-ci nous confirmera la présence d’un espece de camping. Nous trouvons le terrain de sport et nous avons accès aux douches du stade, un vrai bonheur !!

Dès le lendemain midi, une dame nous aborde alors que nous déjeunons sur un banc public pour nous raconter tous les voyages à vélo qu’elle faisait avant le mur et combien elle a été coincée pendant toutes ces années. Elle nous offre une glace, nous conseille sur la suite de l’itinéraire et reprend son chemin. On sent quand même un besoin de partager cette époque difficile et surtout très récente. On nous dira plus loin qu’il n’y a plus de trace du “mauer” (en français, on différencie le rideau de fer et le mur de Berlin, en allemand c’est “le mur” pour tout), et que la nature a repris ses places.

On arrive dans l’après-midi du samedi aux alentours de Bamberg, il nous reste moins de 24h avant de retrouver Pierre-Marie !! Alors qu’il nous est difficile de rentrer dans la ville parce que les grands axes sont interdits aux vélos, on aperçoit une camionnette de police qui ouvre la route à plus de 200 vélos. On ne saisit pas bien le pourquoi de la manifestation mais on s’y glisse pour entrer dans la ville. Un bon moyen de transport ces manifestations ! dommage que des cyclistes doivent être escortés par la police pour circuler tranquillement…

Dans Bamberg, on reconnait quelques endroits puisque nous y étions venus il y a 4 ans dans le cadre des Journées Mondiales de la Jeunesse. Après avoir profité de notre dernier petit moment tous les deux nous filons voir Pierre-Marie qui passe quelques jours dans sa famille d’accueil des JMJ. L’accueil pour la nuit est encore très chaleureux et la soirée autour du feu bien animée !

Nous prenons la route à 3 pour la première fois du voyage. La distance qui nous sépare de Strasbourg et les montagnes qui figurent sur notre carte font naitre en moi un léger stress qui sera bien présent pendant 2-3 jours… Drôle d’accueil pour PM, et pourtant j’essaye vraiment de lutter contre !

C’est un vrai bonheur de retrouver cet ami, avec qui nous apprenons à témoigner de vive voix (et oui, tout s’apprend ! ). Les garçons profitent de chaque instant pour parler pédalier, remorque ou vitesse moyenne. La conjugaison de mes objetifs stressés et du temps que l’on passe à discuter nous fait arriver de plus en plus tard dans les camping (parfois même de nuit).

Le Rhin se laisse désirer, mais le 14 août, nous arrivons à Kehl, la ville jumelle de Strasbourg, et profitons de l’après-midi pour arriver en douceur au camping et nous reposer. Et le matin, c’est la folie, on passe le pont de l’Europe et nous voila en France ! On arrive 10 minutes après l’heure fixée il y a 7 mois, 10 minutes de trop selon nos parents…

Familles et amis nous attendent sur la place Kléber avec le champagne, il n’y a pas seulement les bulles qui pétillent dans nos yeux, merci à Jérome et Marie, Xavier et Marie-Noëlle, Emmanuel, Anne-Sophie, Cécile (et Mathilde par la pensée), Laurianne, Pierre-François et Samuel, Bernard et Marie, Christelle, Vincent, Fabien et Manon, Pascale, Charlise et Adrien, Pierre-Marie, Laure, Camille, Fabrice, Flavie et Hugues de nous avoir accueillis si chaleureusement !

Nous nous réjouissons de vous retrouver calmement dans les mois à venir et vous remercions de l’intérêt que vous avez porté a notre projet pendant ces 7 mois !!!