“Et vous aurez une tente pare-balles ?”

L’annonce du projet suscite toujours une réaction (même si elle se révèle parfois être un silence). J’aimerais vous faire part de quelques unes …

Bien sur, il ne s’agit en aucun cas ici de moquerie ! Nous accueillons avec respect les préoccupations et craintes de chacun et les transformons en joie !!

Ces réactions sont pour nous chargées de sens puisque celles que je relève ici sont toujours « la première » suite à l’annonce.

On note tout d’abord certaines personnes qui pensent tout de suite « technico-pratique » et qui nous assaillent de questions du genre : « t’as quoi comme vélo ? », « mais vous allez faire comment pour l’argent ? et la langue ? ». On n’a pas toujours de réponses mais il s’agit là de donner des renseignements précis et aussi concrets que la question.

L’argent est un domaine qui pose un certain problème de conscience ; entre ces adultes lassés de voir des jeunes profiter sans réfléchir et qui rétorquent, sceptiques, « et qui est-ce qui finance ce projet ? », et ceux plus soucieux : « Mais vous allez vivre au crochet des gens, en fait … ».

Certains nous apportent des conseils qui leur paraissent être le B.A-BA du voyage (et qui nous font dire qu’on ne voyage pas tous de la même manière !) ; du genre : « Vous n’avez qu’à avoir un ami en fac de géo, et au lieu de vous encombrer de cartes en papier, vous lui demandez de récupérer un disquette carte, avec toutes les cartes IGN et vous emmenez un ordinateur, et… » « Heu…, en fait, on n’emmène pas d’ordi… » « quoi ?!? ».

Nous avons, chacun de notre côté, rencontré l’oncle ou la tante préoccupé par l’autre partie du binôme… Mise en scène ! : « Tu pars toute seule ? » « non, non… », « Ah, tu pars avec …(gène de l’oncle) » « oui, oui, avec une autre personne… », (intervention de la cousine : ) « Bon il veut savoir si c’est un garçon ou une fille ! » « Ah, c’est un garçon ! », « Il est de ton école ? » « Non », « Mais tu le connais bien ? » « Oui, oui, ne t’inquiète pas ! ». Fin de la discussion, plutôt embarrassé du côté de l’oncle (ou de la tante !)…

Ceux (ou plutôt celles) qui ont réagit le plus vivement retiennent notre attention, et nous ont marqués dans notre cheminement, d’autant plus qu’elles nous soutiennent une fois la première tempête passée. Ce sont des réactions auxquelles il est très difficile de répondre sur le vif, et donc pour lesquelles il nous est difficile de rassurer la personne… Je vous livre ici deux petites réactions, sans transitions, qui nous ont fait froid dans le dos : « Et, t’en as d’autres des idées à la con comme ça ? », « Mais vous aurez une tente pare-balles ? ».

Terminons sur une touche plus légère… « Les vélos, c’est bien, ça peut aller partout ! » « Oui, c’est pour ça qu’on a pris des VTC… » « Non, mais je veux dire, les gens accueillent bien les vélos… » « Ah !… ».

L’auteure de ce qui suit s’excuse, mais avait trop envie de faire sa petite blague ! « Claire-Marie, tu emmènes une convention de stage pour aller voir les Mongols ? Tu pourrais peut-être le faire passer en « pédopsychiatrie… ».»

La dernière en date relève presque de la philosophie de comptoir : « C’est bien, je pense que ta vision va changer après… t’auras p’t’être même plus besoin de lunettes… ».

Merci à la famille, aux collègues, aux amis pour leurs réactions si spontanées qui nous font réfléchir mine de rien… c’est le début de l’ouverture culturelle !!

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